Niki de Saint Phalle – Grand Palais

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Une grande rétrospective

Première grande exposition depuis une vingtaine d’années,l’exposition Niki de St Phalle (1930-2002) au grand palais était une rétrospective assez exhaustive de cette artiste aux multiples facettes.

Pendant plusieurs mois (17/09/2014 au 02/02/2015)  elle retraçait les grands moment de la carrière de cette immense artiste.

Souvent considérée à juste titre comme féministe par ses contemporains, elle a su également mettre en avant le multiculturalisme des américains à travers des œuvres faisant référence aux indiens d’Amériques et aux mexicains.

Inspirée par des artistes comme Gaudi, Dubuffet et Pollock elle déploiera ses œuvres monumentales dans de nombreux espaces dédiés au public. 

Avec des centaines d’œuvres exposées et quelque soit le support artistique utilisé (peinture, assemblage, sculpture, gravure…), l’exposition a retracée toute une vie de création artistique.

Les Nanas

Avec ses « Nanas » Niki de Saint Phalle a su changer la manière de représenter le corps féminin et amorcer un nouvel érotisme.

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Les séries « Les Mariées », « accouchements »,

« Déesses » ou « mères dévorantes »  associés à ses textes et déclarations

sont de véritables Ode à la féminité qui établissent l’artiste comme une grande féministe du 20 ème siècle.

Série « accouchement » :

Série « les mariées« 

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Suit la salle dédiée aux œuvres détruites par des tirs de carabine, véritable scandale à l’époque, elles révèlent un aspect peu enviable de la société

américaine : le droit au port d’armes et à l’auto défense.

Une relation houleuse

Niki de St Phalle entretiendra une relation houleuse avec les Etats Unis une grande partie de sa vie .

Déchue de sa nationalité américaine dans les année 50 cela ne l’empêchera pas de produire en 1969, pour le Whitney Museum of American Art de New York une Nana la « Black Venus » puis au crépuscule de sa vie en 1993 lors que son état de santé l’oblige à déménager à San Diego en Californie.

Elle y découvrira l’importance des cultures indiennes et mexicaines qui aboutira à son dernier projet : le jardin Queen Califia’s Magic Circle à Escondido .

Fin de la visite

Mais revenons à notre visite.

La dernière salle est consacrée à ses œuvres monumentales de fontaines, parcs pour enfants, jardins ésotériques et maisons habitables.

Elles sont parmi ses plus importantes réalisations et enfin une maquette  du « Jardin des Tarots » .

Arrêtons nous une seconde sur ce jardin:

Dans ce jardin privé situé à Capalbio dans la province de Grossetto à l’extrême sud de la Toscane, apparaissent les 22 arcanes du tarot.

présentées sous la forme de sculptures hautes de 12 à 15 mètres à base de polyester peint ainsi que de béton armé recouverts de mosaïques .

Alternes miroirs, céramiques multicolores et verre coloré de Murano.

Dans le jardin des tarots, pas de visite guidée, spécificité résultant de la volonté de l’artiste de laisser à ses visiteurs une entière liberté
d’interprétation des œuvres grâce à leurs connaissances et leur expérience propre.

Une enceinte a été érigée afin de séparer le monde réel de ce fabuleux « Jardin ».

Tour à tour apparaissent :

-le Magicien (des petits morceaux de miroir recouvre la main)
– la Grande Prêtresse un hommage au Jardin de Bomarzo (Rome). De la bouche de celle-ci jaillit une petite cascade.

Cette même eau descends sur les marches d’un escalier dont les marches sont recouvertes de céramique.

La « Roue de la fortune » s’ébroue au centre de la fontaine sous forme de jets d’eau.

– A deux pas la « Force » est symbolisée par une femme dominant la force brutale d’un dragon recouvert d’un manteau de miroirs
verts.

– Le « Soleil » apparaît sous la forme d’un oiseau debout sur un arc de cercle

– La « Mort » avec sa faux dans la main chevauche un cheval

– Le « Diable« , Le « Monde », Le « Fou »

– La carte du Pendu se trouve à l’intérieur de l’arbre de la vie

-La Justice, est incarcérée dans une machine
représentant l’injustice .Elle se trouve derrière une grille fermée par un
gros cadenas

– Les Amants représentés par
Adam et Eve pique-niquant.

L’Hermite, La Tour

– L’Empereur  se trouve à l’intérieur d’un château dont les colonnes sont faite de miroirs et de
céramiques.

Par ailleurs vous trouverez également des scènes de chasse, des dragons, des hommes blessés ainsi qu’une fontaine
représentant la Luxure, avec des femmes jouant dans l’eau

L’Impératrice, en forme de sphinx et à l’intérieur de laquelle vous découvrirez un grand salon, une salle de bain et une petite chambre à
coucher. C’est dans à cet endroit que travaillât Niki de Saint Phalle pendant toute la mise en oeuvre de ce projet.

– Puis dans l’ordre apparaissent ensuite le Chariot, l’Etoile, le Jugement et enfin la Lune et la Tempérance.

Un regret

On peut regreter qu’aucune maquette ou des photos du jardin « Queen Califia’s Magic Circle » à Escondido en Californie n’ai été présentés.

En effet le jardin Queen Califia’s Magical Circle est un parc de sculptures situé à Escondido. C’est l’une des dernières réalisations de Niki de Saint Phalle. Le jardin porte le nom de Califia, une guerrière amazone, associée à la mythique île de Californie, qui fait partie de l’histoire et de la culture de la région. Il est composé d’un mur circulaire d’un labyrinthe construit, et de dix grandes sculptures entourées d’arbres et d’une luxuriante végétation.

En conclusion

Un exposition assez exhaustive qui pour un prix raisonnable m’a permise de redécouvrir son oeuvre et de mieux apprécier une artiste engagée et particulièrement militante pour la cause féminine. 

J’attends avec impatience la prochaine édition.